Pâques, un sacrifice pour l'éternité!

Pâques, un sacrifice pour l'éternité!

14 mai 2024

Alors que nous approchons de la fête de Pâque, nous vous proposons le temps de quelques jours la lecture d’un petit fascicule, qui n’est plus publié, d’Ellen G. White, Les souffrances, la mort et le glorieux retour de Jésus-Christ, Bale, Suisse, Société Internationale De Traités, 1890.
Nous espérons que cette lecture vous amènera à (re)redécouvrir le Seigneur dans Sa passion et Son don pour l’humanité !
Centre de Recherche d’Ellen G. White


Les souffrances de Christ.
Pour apprécier la valeur de la rédemption, il est indispensable de comprendre ce qu’elle a coûté. Il faut avoir une conception plus large et plus profonde de la vie, des souffrances et de la mort du Fils de Dieu. Une conception limitée du sacrifice fait en notre faveur, induit bon nombre de personnes à estimer à trop bas prix la grande oeuvre de l’expiation.
Le plan glorieux du salut de l’homme est la manifestation de l’amour infini de Dieu le Père. “Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” L’amour de Dieu, livrant son Fils à la mort pour une race déchue, étonna les saints anges. Le Sauveur était la splendeur de la gloire du Père, l’image empreinte de sa personne. Il possédait la majesté et la perfection divines. “Il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui.” “Lequel, étant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une usurpation d’être égal à Dieu; mais il s’est anéanti soi-même, en prenant la forme de serviteur, et se rendant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est abaissé lui-même, s’étant rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.”
Christ consentit à mourir à la place du pécheur, afin que l’homme, par une vie d’obéissance, pût échapper à la pénalité de la loi de Dieu. La mort de Christ ne détruisit pas la loi, n’affaiblit pas ses droits sacrés, ne rabaissa point sa sainte dignité. Lui-même a déclaré qu’il n’est pas venu pour détruire la loi, mais pour l’accomplir. Tandis que le système des sacrifices qui préfiguraient la mort de Christ devait expirer avec lui, la loi morale demeurait intacte. Jésus proclame la justice de Dieu qui punit les transgresseurs de la loi, en ce qu’il prend sur lui-même la peine de la loi, pour sauver l’homme déchu de la malédiction. C’est par le sacrifice de Christ seulement que l’homme pouvait être sauvé et l’autorité de la loi divine maintenue. La mort du Fils bien-aimé de Dieu montre l’immutabilité de la loi de son Père.
En Christ, le divin et l’humain s’unissaient. Le Fils de Dieu prit sur lui notre nature humaine, de telle sorte que de son bras humain il pût embrasser fortement les enfants d’Adam, tandis que de son bras divin il saisissait le trône du Dieu infini, unissant ainsi la terre au ciel et l’homme à Dieu Les anges qui ne connaissaient pas le péché ne pouvaient pas sympathiser avec l’homme dans ses tentations; mais en prenant sur lui la nature humaine, Christ était capable de comprendre nos tentations et nos douleurs. Notre Rédempteur “a été tenté de même que nous en toutes choses, si l’on en excepte le péché”; or “ayant souffert lui-même et ayant été tenté, il peut aussi secourir ceux qui sont tentés”. O incomparable condescendance! Le Roi de gloire se soumet lui-même aux infirmités de l’homme, et prend sur lui le poids des péchés de l’humanité pour ouvrir la porte de l’espérance à une race perdue. C’est là, en vérité, un amour qui “surpasse toute connaissance”.
Voulez-vous, à quelque faible degré, apprécier le prix payé pour notre rédemption, suivez le Fils de Dieu dans les actes qui ont couronné son grand sacrifice.

Dans le jardin.
Jésus s’était souvent rendu à Gethsémané, avec les douze, pour y méditer et prier, mais jamais il n’avait visité ce lieu avec le coeur aussi plein de tristesse que pendant la nuit qu’il fut trahi. Il avait sérieusement conversé avec ses disciples; mais en approchant du jardin, il devint étrangement silencieux. Les disciples étaient perplexes, et regardaient avec anxiété son visage, espérant y lire une explication du changement survenu chez leur Maître. Ils l’avaient souvent vu accablé, mais jamais aussi profondément triste et silencieux. Comme il avançait, son étrange tristesse s’accrut; pourtant ils n’osaient plus le questionner. Son corps s’inclinait comme s’il allait tomber. Les disciples regardèrent vers le lieu habituel de sa retraite comme pour l’inviter à aller s’y reposer.
En entrant dans le jardin, il dit à ses compagnons: “Asseyez-vous ici tandis que je m’en irai là pour prier.” Choisissant Pierre, Jacques et Jean pour l’accompagner, il pénétra plus avant dans l’intérieur du jardin. Il avait l’habitude de se fortifier dans cette retraite pour le travail et l’épreuve, par la méditation et la prière, et souvent il avait passé ainsi toute la nuit. Dans ces occasions, ses disciples, après quelques instants de vigilance et de prière, s’endormaient tranquillement à une petite distance de leur Maître, jusqu’à ce qu’au matin il les réveillât pour continuer leur route et leur travail. Aussi cet acte de Jésus ne provoqua-t-il cette fois aucune remarque de la part de ses disciples.
Maintenant, chaque pas que faisait le Sauveur était accompagné d’un pénible effort. Il gémissait tout haut, comme écrasé d’un poids insupportable; toutefois, il s’abstint d’effrayer ses trois compagnons en leur donnant une idée complète de l’agonie qu’il allait souffrir. Deux fois ils l’empêchèrent de tomber sur le sol. Jésus sentit qu’il devait être encore plus seul, et dit à ses trois disciples choisis: “Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort; demeurez ici et veillez avec moi.” Ses disciples ne l’avaient jamais entendu parler d’un ton si triste. Son corps était convulsivement agité et son pâle visage exprimait une angoisse indescriptible.
Il s’éloigna à une faible distance de ses compagnons, pas si loin pourtant qu’ils ne pussent le voir et l’entendre, et il tomba prosterné la face contre terre. Il était dominé par la terrible crainte que Dieu ne lui retirât sa présence. Il se sentait comme séparé de son Père par un océan de péché, si large, si profond et si sombre, que son esprit frémissait d’effroi. Il se cramponnait convulsivement au sol froid et insensible, comme pour ne pas être jeté plus loin de Dieu. Les froides rosées de la nuit tombaient sur son corps prosterné, mais il n’y faisait pas attention. De ses lèvres pâles s’échappa ce cri amer: “Mon Père! que cette coupe passe loin de moi, s’il est possible! Toutefois, qu’il en soit non comme je le voudrais, mais comme tu le veux.”
Ce n’était point la crainte des souffrances physiques qu’il allait bientôt endurer qui plongeait le Fils de Dieu dans une telle agonie. Il portait la peine de l’humaine transgression et frémissait sous le regard irrité du Père. Il ne devait pas employer son pouvoir divin pour échapper à cette agonie, mais, comme homme, il devait porter les conséquences du péché de l’homme et l’indignation de Dieu envers ses sujets désobéissants, et il craignait de ne pouvoir, dans sa nature humaine, endurer le prochain conflit avec le prince de la puissance des ténèbres. Dans ce cas, la race humaine serait perdue sans espoir, Satan serait le vainqueur, et la terre deviendrait son royaume. Les péchés du monde pesaient de tout leur poids sur le Sauveur et le clouaient au sol; et la colère de Dieu à cause du péché, semblait briser sa vie.

Dans le jardin
Dans le conflit de Christ avec Satan, au désert de la tentation, la destinée de la race humaine avait déjà été en jeu. Mais le Fils de Dieu avait vaincu, et le tentateur l’avait laissé pour un temps. Maintenant il revenait pour la lutte dernière et décisive. Durant les trois années du ministère de Christ, Satan s’était préparé à cette épreuve finale. Pour lui, tout était en jeu. S’il venait à faillir, son espoir de régner était perdu; les royaumes de la terre passaient aux mains de Christ, qui “lierait l’homme fort”, Satan, et le jetterait dehors.
Durant cette scène de l’angoisse du Sauveur, les disciples avaient été d’abord fort troublés en voyant leur Maître, d’ordinaire si calme et si digne, en proie à une indicible angoisse; mais ils étaient fort accablés, et à la fin ils s’étaient endormis, le laissant agoniser tout seul. Une heure après, Jésus, sentant le besoin d’un peu de sympathie humaine, se leva d’un pénible effort et vint en chancelant vers le lieu où il avait laissé ses compagnons. Mais aucun visage sympathique ne l’accueillit au sortir de sa longue lutte; les disciples dormaient profondément. Ah! s’ils avaient compris que cette nuit était la dernière qu’ils passaient avec leur Maître bien-aimé pendant son séjour sur la terre, s’ils avaient su ce que le lendemain devait lui apporter, ils n’auraient pas cédé ainsi au pouvoir du sommeil.
La voix de Jésus les réveilla à demi. Ils virent son corps se pencher sur eux, son attitude et son expression indiquant un extrême épuisement. Ils reconnurent à peine sur son visage bouleversé la sérénité habituelle de leur Maître. S’adressant en particulier à Simon Pierre: “Simon, dors-tu? Ne peux-tu pas veiller une heure?” 0 Simon, où est maintenant le dévouement dont tu te vantais? Toi qui naguère déclarais que tu suivrais ton Maître en prison ou à la mort, tu le laisses seul à l’heure de la tentation et de l’agonie, pour une heure de repos et de sommeil!
Jean, le disciple bien-aimé, qui s’était reposé sur le sein de Jésus, dormait aussi. Sans aucun doute, l’amour de Jean pour son Maître aurait dû le tenir éveillé. Ses ferventes prières auraient dû se mêler avec celles de son Sauveur au moment de sa douleur suprême. Le Rédempteur, toujours prêt à se sacrifier lui-même, avait passé des nuits entières sur les froides montagnes ou dans les bocages, priant pour ses disciples, pour que leur foi ne faillit pas à l’heure de la tentation. Si Jésus avait renouvelé à Jean et à Jacques la question: “Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé?” ils n’auraient certes pas osé répondre: “Nous le pouvons.”
Cette importante veille de la nuit aurait dû se passer pour les disciples dans un noble combat spirituel et dans la prière, ce qui leur aurait donné la force d’assister à la terrible agonie du Fils de Dieu. Cela les aurait préparés, quand ils auraient vu ses souffrances sur la croix, à comprendre en quelque mesure la nature de l’angoisse écrasante qu’il endurait; ils auraient été par là plus à même de se rappeler ses paroles concernant ses souffrances, sa mort, sa résurrection, et à travers l’obscurité de cette heure d’épreuve, quelques rayons d’espérance auraient illuminé ces ténèbres et soutenu leur foi. Christ leur avait prédit que ces choses devaient arriver. Il connaissait le pouvoir dont le prince des ténèbres se servirait pour paralyser les sens des disciples, et conséquemment il les exhortait à veiller.

Dans le jardin
Mais au moment le plus critique, où Jésus avait le plus grand besoin de leur sympathie et de leurs prières ardentes, ses compagnons préférés s’étaient laissés aller au sommeil. Ils faisaient ainsi une bien grande perte. Le procès et la crucifixion du Sauveur devait être une cuisante épreuve pour ses disciples. Leur foi avait besoin d’être soutenue par une force surhumaine, car ils devaient assister au triomphe de la puissance des ténèbres. Christ voulait les fortifier pour cette rude épreuve. Si les heures passées dans le jardin avaient été occupées à veiller avec leur cher Sauveur et à prier Dieu, les disciples n’auraient pas abandonné Jésus au moment de la lutte suprême, et Pierre n’aurait pas été livré à ses propres forces, c’est-à-dire à sa faiblesse, et n’aurait pas renié son Maître.
L’évidence de la faiblesse des disciples excita la pitié et la sympathie du Fils de Dieu. Il se demanda si leurs forces seraient suffisantes pour endurer l’épreuve par laquelle ils allaient passer lorsqu’ils le verraient trahi et mis à mort. Il ne leur reprocha pas sévèrement leur faiblesse, mais en vue de l’épreuve qui les attendait, il leur fit cette exhortation: “Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation”. Puis, son coeur sympathisant avec leur faiblesse, il semble les excuser de manquer à leur devoir envers lui: “L’esprit est prompt, mais la chair est faible.”
Une deuxième fois, Jésus fut saisi par une angoisse surhumaine et retourna chancelant et épuisé au lieu de son premier combat. De nouveau, il est prosterné sur la terre. La souffrance est plus grande même qu’auparavant. Les cyprès et les palmiers étaient les témoins silencieux de son angoisse. De leurs branches feuillues, une épaisse rosée tombait sur son corps abattu, comme si la Nature eût pleuré sur son Auteur luttant seul contre les puissances des ténèbres.
Peu de jours auparavant, il se tenait debout comme un cèdre puissant au sein de la tempête d’opposition qui se déchaînait furieuse sur lui. Les volontés obstinées, les coeurs méchants et hypocrites de ses adversaires se démenaient en vain pour le confondre et l’abattre. Il demeurait invincible dans sa divine majesté. Mais maintenant il est semblable à un roseau froissé, battu et brisé par la tempête. Quelques heures auparavant, il avait répandu son âme dans de sublimes discours, proclamant à ses disciples son unité avec le Père et plaçant son Eglise élue sur les bras divins, dans un langage qui respirait une divine autorité. Maintenant sa poitrine laisse échapper des cris étouffés d’angoisse, et il s’attache au sol humide comme pour en être soulagé.
Les paroles du Sauveur parvinrent aux oreilles des disciples assoupis: “Mon Père! s’il n’est pas possible que cette coupe passe loin de moi, sans que je la boive, que ta volonté soit faite.” Cette fois, l’angoisse du Fils de l’homme fut si violente qu’elle fit jaillir le sang de ses pores. De nouveau, il se leva en chancelant, et son humanité soupirant après la sympathie de ses compagnons, il se traîna vers l’endroit où ils reposaient. Sa présence les réveilla, et ils le regardèrent avec terreur, car sa face était tachée de sang et exprimait une agonie morale qui leur était incompréhensible.

Dans le jardin
Cette fois, il ne leur parla pas, mais, s’éloignant de nouveau, il retourna à sa retraite et tomba prosterné, presque anéanti par d’accablantes ténèbres. L’humanité du Fils de Dieu tremblait à cette heure suprême. Le moment solennel était venu, qui devait decider des destinées du monde. Les armées célestes en attendaient l’issue avec un intense intérêt. Le sort de l’humanité vacillait sur la balance. Christ aurait pu, alors encore, refuser de boire la coupe réservée aux coupables. Il aurait pu essuyer de son front la sueur de sang, et laisser les hommes périr dans leur iniquité. Le Fils du Dieu Infini boira-t-il l’amer breuvage de l’humiliation et de l’agonie? L’innocent souffrira-t-il les conséquences du péché et de la malédiction divine, pour sauver les coupables? Ces paroles tombèrent des lèvres pâles et tremblantes de Jésus: “Mon Père! s’il n’est pas possible que cette coupe passe loin de moi, sans que je la boive, que ta volonté soit faite.”
Trois fois il prononça cette prière. Trois fois l’humanité de Jésus hésita devant le sacrifice suprême. Mais maintenant l’histoire de la race humaine se présente devant le Rédempteur du monde. Il voit que si les transgresseurs de la loi sont laissés à eux-mêmes, ils doivent périr sous la colère de Dieu. Il voit le pouvoir du péché, et l’absolue incapacité de l’homme à se sauver lui-même. Les malheurs et les lamentations d’un monde condamné montent à ses oreilles. Il voit le sort qui menace le monde, et sa décision est prise. Il sauvera l’homme à tout prix. Il accepte le baptême de sang, pour que des millions d’hommes qui périssent aient par lui la vie éternelle. Il avait quitté les célestes parvis, où tout est pureté, bonheur et gloire, pour venir sauver la brebis perdue, le monde déchu par la transgression; il n’abandonnera pas la mission qu’il a choisie. Ayant arrêté sa décision et atteint la crise finale, il tombe à demi-mort sur le sol de dessus lequel il s’était un instant relevé. Où sont maintenant ses disciples? Pourquoi ne posent-ils point tendrement leurs mains amies sous la tête du Maître évanoui? Pourquoi ne baignent-ils point ce front plus dévasté que ne l’a jamais été celui d’aucun fils d’homme? Le Sauveur a réellement été “tout seul à fouler au pressoir”, et de tout son peuple personne n’était avec lui. Toutefois il n’était pas seul. Il avait dit: “Moi et mon Père nous ne sommes qu’un.” Dieu souffrait avec son Fils. L’homme ne peut comprendre le sacrifice fait par le Dieu Infini en livrant son Fils à l’ignominie, à l’agonie et à la mort.
Les anges qui avaient fait la volonté de Christ dans les cieux étaient désireux de le soulager, mais il était hors de leur pouvoir d’alléger sa douleur. Ils n’avaient jamais senti les péchés d’un monde déchu, et ils contemplaient avec étonnement l’objet de leur adoration soumis à une douleur inexprimable. Quoique les disciples n’eussent pas sympathisé avec leur Maître à l’heure pénible du conflit, les cieux étaient pleins de sympathie et attendaient avec un anxieux intérêt le résultat final. Lorsque celui-ci fut enfin arrêté, un ange fut envoyé du trône de Dieu pour servir le Rédempteur épuisé par la lutte.
Les disciples furent subitement tirés de leur assoupissement par une vive clarté brillant sur le Fils de Dieu et resplendissant autour de lui. Ils se levèrent effrayés et virent un être céleste, en vêtements resplendissants, penché sur le Maître prosterné. D’une main il soulevait la tête du divin martyr et l’appuyait sur son sein; de l’autre, il lui montrait le ciel. Sa voix était semblable à la plus, douce musique; elle prononçait des paroles de consolation et d’encouragement, et présentait à l’esprit de Christ les grands résultats de la victoire qu’il venait de remporter sur le grand, puissant et terrible ennemi. Christ était le vainqueur de Satan; et comme résultat de ce triomphe, des millions de croyants devaient vaincre avec lui et fonder son royaume.

Dans le jardin
La glorieuse vision de l’ange éblouit les yeux des disciples. Ils se rappelèrent la montagne de la Transfiguration, la gloire enveloppant Christ dans le temple, et la voix de Dieu sortant de la nuée. Ils virent la même gloire ici révélée et n’eurent plus de crainte pour leur Maître, vu que Dieu prenait soin de lui et qu’un ange était là pour le protéger contre ses ennemis. Ils étaient fatigués et accablés d’un lourd sommeil, et ils s’assoupirent de nouveau.
Le Sauveur se leva, chercha ses disciples, et, pour la troisième fois, les trouva endormis. Ses paroles, toutefois, les réveillèrent: “Vous dormez encore, et vous vous reposez! Voici, l’heure est venue, et le Fils de l’homme va être livré entre les mains des méchants.”
Ces mots tombaient à peine de ses lèvres, que l’on entendit les pas de la horde qui le cherchait. Judas était à leur tête, et était immédiatement suivi du souverain sacrificateur. Comme ses ennemis s’approchaient, Jésus se tourna vers ses disciples et dit: “Levez-vous, allons; voici celui qui me trahit s’approche.” L’attitude du Sauveur avait une expression de dignité calme; on ne voyait sur lui aucune marque de sa récente agonie, lorsqu’il partit à la rencontre du traìtre.
Il précédait ses disciples de quelques pas, et demanda: “Qui cherchez-vous?” Ils répondirent: “Jésus de Nazareth.” Jésus répondit: “C’est moi.” A ces paroles, la foule recula, et prêtres, anciens, soldats, et même Judas, tombèrent à la renverse sur le sol. Ce fait aurait amplement permis à Christ de leur échapper, s’il avait voulu le faire. Mais il resta, glorieux, en présence de cette populace grossière et endurcie. Quand il répondit: “C’est moi”, l’ange qui l’avait servi se plaça entre lui et la foule meurtrière, qui vit une lumière divine illuminant le visage du Sauveur et la forme d’une colombe ombrageant sa tête. Leurs coeurs méchants furent remplis de terreur. En présence de la gloire divine, ils ne purent se tenir sur leurs pieds et ils tombèrent à terre comme des hommes morts.
L’ange se retira; la lumière se dissipa; Jésus resta seul, calme, maître de lui-même, le visage illuminé des rayons de la lune, entouré de ces hommes couchés à terre et privés de force, tandis que les disciples étaient trop ébahis pour pouvoir prononcer un mot. Quand l’ange s’en fut allé, les soldats romains se levèrent, et, avec les prêtres et Judas, ils entourèrent Christ, comme honteux de leur faiblesse et craignant qu’il n’échappât encore de leurs mains. Jésus répéta sa demande: “Qui cherchez-vous?” Ils répondirent: “Jésus de Nazareth.” Alors Jésus dit: “Je vous ai dit que c’est moi; si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci”,— montrant ses disciples. Dans cette heure d’humiliation, Christ pensait bien plus à ses disciples bien-aimés qu’à lui-même. Il désirait leur épargner toute nouvelle épreuve.
Judas, le traître, n’oublia pas son rôle, mais, s’approchant de Jésus, et lui prenant familièrement la main, il lui donna le baiser du traître. Jésus lui dit: “Mon ami, pour quel sujet es-tu ici?” Sa voix tremblait de douleur quand il ajouta: “Trahis-tu ainsi le Fils de l’homme par un baiser?” Ce touchant appel aurait dû réveiller la conscience du traître, et amollir son coeur obstiné; mais l’honneur, la fidélité et la tendresse humaine l’avaient totalement abandonné. Il se tenait là, orgueilleux et défiant, ne montrant aucune disposition à reculer. Il s’était donné au pouvoir de Satan et il n’avait plus la force de lui résister. Jésus ne repoussa pas le baiser du traître. En ceci il nous donne un exemple sans pareil de support, d’amour, de pitié.

Dans le jardin
Quoique la troupe meurtrière fût surprise et effrayée par ce qu’elle avait vu et senti, elle retrouva son assurance et sa hardiesse quand elle vit l’audace avec laquelle Judas toucha celui qu’ils venaient de voir glorifié. Aussi mettent-ils sur lui leurs mains impures et s’apprêtent-ils à lier ses mains précieuses, qui n’avaient jamais fait que du bien.
Quand les disciples avaient vu cette bande d’hommes forts jetée sans force sur le sol, ils avaient pensé que leur Maître ne permettrait pas qu’on le prît; et que la même puissance qui avait renversé cette foule mercenaire, la maintiendrait dans cet état d’impuissance jusqu’à ce que Jésus et ses compagnons fussent hors de portée. Aussi, quand ils virent les cordes dont on s’apprêtait à lier celui qu’ils aimaient, ils furent désappointés et indignés. Pierre, dans sa véhémente colère, trancha de son épée l’oreille du serviteur du souverain sacrificateur.
Lorsque Jésus vit ce que Pierre avait fait, il libéra ses mains que les soldats retenaient fermement, et, s’écriant: “Arrête-toi”, il toucha l’oreille blessée et la guérit instantanément. Puis il dit à Pierre: “Remets ton épée dans le fourreau; car tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, qui me donnerait aussitôt plus de douze légions d’anges? Comment donc s’accompliraient les Ecritures, qui disent qu’il faut que cela arrive ainsi?” “Ne boirai-je pas la coupe que mon Père m’a donnée à boire?” Puis, se tournant vers les principaux sacrificateurs et vers les capitaines du temple qui avaient rassemblé cette horde meurtrière, Jésus leur dit: “Vous êtes sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre. J’étais tous les jours au milieu de vous, enseignant, dans le temple, et vous ne m’avez point saisi; mais tout ceci est arrivé afin que les Ecritures fussent accomplies.”
Quand les disciples virent que Jésus ne se délivrait pas lui-même de ses ennemis, mais permettait qu’on le prît et le liât, ils furent blessés pour lui et pour eux-mêmes de le voir souffrir cette humiliation. Ils venaient d’être témoins de sa puissance qui s’était montrée soit en renversant ses ennemis soit en guérissant le serviteur blessé, et ils savaient que s’il le voulait il pouvait se délivrer de la foule meurtrière. Ils le blâmaient de ne pas le faire, et, mortifiés et terrifiés par cette conduite inexplicable, ils l’abandonnèrent et s’enfuirent. Seul, aux mains de la populace bruyante, le Sauveur fut entraîné hors du jardin.

A la croix.
Le Fils de Dieu fut conduit à la salle du prétoire d’un tribunal terrestre, pour être injurié et condamné à mort par des hommes pécheurs. “Il a été navré pour nos forfaits, et frappé pour nos iniquités.” La Majesté du ciel se soumit à l’insulte, à la moquerie, à l’outrage honteux, comme “l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple.” Il “a exposé son dos à ceux qui le frappaient, et ses joues à ceux qui lui arrachaient la barbe; il n’a point caché son visage pour éviter l’ignominie et les crachats.”
Satan inspirait ce cruel affront à la populace avilie conduite par les prêtres et les autorités, pour provoquer, si possible, des représailles de la part du Rédempteur, ou pour l’engager à se délivrer par un miracle des mains de ses persécuteurs, et ainsi anéantir le plan du salut. Une tache sur sa vie humaine, une faiblesse de son humanité dans la terrible tâche qu’il s’était imposée, eût fait de l’Agneau de Dieu une offrande imparfaite, et la rédemption de l’homme eût été manquée. Mais celui qui pouvait commander aux armées célestes et en un instant appeler à son aide des légions d’anges, dont un seul eût suffi pour écraser immédiatement la populace cruelle,— celui qui pouvait détruire ses ennemis par le seul rayonnement de sa majesté divine,— se soumit avec dignité aux plus grossières insultes et aux plus vils outrages.“
On le presse et on l’accable, et il n’a point ouvert sa bouche; il a été mené à la tuerie comme un agneau, et comme une brebis muette devant celui qui la tond; même il n’a point ouvert sa bouche.” Il entrait dans le plan de la rédemption qu’il souffrit la moquerie et l’affront de la part des méchants, et il consentit à tout cela quand il devint le Rédempteur de l’homme. Dans son humanité, il devait endurer avec douceur le sarcasme et les coups, laissant ainsi aux enfants des hommes un exemple de patient support.
Les anges de Dieu enregistrèrent fidèlement tout regard, toute parole, tout acte insultant, dirigés contre leur Chef bien-aimé; et les hommes dépravés qui, en l’insultant, crachèrent sur son calme visage, le verront un jour dans sa gloire, plus brillant que le soleil. En ce moment solennel, ils diront aux rochers et aux montagnes: “Cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l’Agneau.”
La rage de Satan fut grande quand il vit que toute la cruauté qu’il avait inspirée aux Juifs contre Jésus, n’avait pas amené sur ses lèvres le moindre murmure. Quoiqu’il eût revêtu la nature humaine, il manifesta une force divine et ne s’écarta en rien de la volonté de son Père.
Emerveillez-vous, ô Cieux, et toi Terre sois dans l’étonnement. Contemplez l’oppresseur et l’opprimé. Une vaste multitude entoure le Sauveur du monde. La moquerie et la mauvaise plaisanterie se mêlent aux vils jurons du blasphème. Sa basse naissance et son humble vie sont l’objet des commentaires de misérables sans coeur ni raison.
Les principaux sacrificateurs et les anciens tournent en ridicule sa prétention d’être le Fils de Dieu. La bouffonnerie vulgaire et le rire insultant courent de bouche en bouche. Satan a plein pouvoir sur l’esprit de ses serviteurs. Pour réussir dans cette affaire, il avait commencé par remplir les chefs de fanatisme religieux. Ceux-ci l’avaient communiqué à la multitude inculte et grossière, en sorte qu’il régnait une triste harmonie de sentiments chez tous, depuis les principaux sacrificateurs et les anciens hypocrites, jusqu’aux individus les plus abjects de la populace.

A la croix
Jésus, le Fils de Dieu, fut livré au peuple pour être crucifié. Ce fut avec des cris de triomphe qu’ils emmenèrent Jésus vers le Calvaire. La nouvelle de sa condamnation s’était répandue dans toute la ville, frappant de terreur et d’angoisse des milliers de coeurs, mais communiquant une joie malicieuse à beaucoup de ceux qui avaient été blessés par son enseignement. Les prêtres s’étaient engagés, avec promesse, à ne molester aucun de ses disciples si lui-même leur était livré; aussi toutes les classes du peuple accoururent sur le lieu de cette scène infâme, et Jérusalem demeura presque vide.
Les disciples et les croyants des alentours se joignirent à la foule qui suivait Jésus. Sa mère y était aussi, le coeur plein d’une indicible angoisse; espérant toutefois, ainsi que les disciples, que la scène douloureuse changerait, que Jésus affirmerait son pouvoir et qu’il serait manifesté à ses ennemis comme le Fils de Dieu. Mais de temps en temps ce coeur de mère se sentait sombrer en se rappelant les paroles par lesquelles il avait sommairement fait allusion aux choses qui s’accomplissaient en ce jour.
A peine Jésus avait-il passé la porte de la maison de Pilate, que la croix préparée pour Barrabas fut placée sur ses épaules meurtries et ensanglantées. D’autres croix furent aussi données aux compagnons de Barrabas qui devaient être mis à mort en même temps que Jésus. Le Sauveur n’avait porté son fardeau qu’à la distance de quelques toises, lorsque, à cause de la perte de son sang, comme de ses souffrances et de sa fatigue excessive, il tomba défaillant sur le sol. Quand il gisait ainsi sous le lourd fardeau de la croix, combien sa mère aurait désiré de soutenir de la main cette tête meurtrie, de baigner ce front qui avait autrefois reposé sur son sein. Mais hélas, ce douloureux privilège lui était refusé.
Lorsque Jésus revint à lui, la croix fut de nouveau placée sur ses épaules, et il fut contraint de marcher. Il se traîna ainsi quelques pas, portant ce poids énorme, puis retomba évanoui sur la voie. Les prêtres et les anciens n’éprouvèrent aucune compassion pour leur victime; mais ils virent qu’il lui était impossible de porter plus loin l’instrument de son supplice. Ils étaient embarrassés de trouver quelqu’un qui consentît à s’humilier à porter la croix jusqu’au lieu de l’exécution.
Tandis qu’ils considéraient ce qu’il y avait à faire, Simon le Cyrénéen, venant du côté opposé, rencontra la foule, fut saisi, à l’instigation des prêtres, et forcé de porter la croix de Christ. Les fils de Simon étaient disciples de Jésus, mais lui-même n’avait jamais été en relation avec le Sauveur. Cette occasion lui fut profitable. La croix qu’il dut porter devint l’instrument de sa conversion. Sa sympathie en faveur de Jésus fut profondément émue; et les événements du Calvaire et les paroles prononcées par le Seigneur le portèrent à reconnaître que Jésus était le Fils de Dieu. Simon se sentit toujours reconnaissant envers Dieu pour la circonstance qui l’avait mis à même de connaître pour soi-même que Jésus était vraiment le Rédempteur du monde.
Une grande multitude suivait le Sauveur au Calvaire; plusieurs riant et se moquant, mais d’autres pleurant et racontant ses vertus. Ceux qu’il avait guéris de plusieurs infirmités et ceux qu’il avait réveillés d’entre les morts, déclaraient à haute voix ses oeuvres merveilleuses, et demandaient ce que Jésus avait fait pour être traité comme un malfaiteur. Peu de jours auparavant, on l’avait reçu avec de joyeux hosannas et on avait jonché la route de branches de palmier à son entrée triomphale dans Jérusalem. Mais plusieurs qui alors avaient exalté ses mérites, parce que tout le peuple s’en mêlait, jetaient maintenant le cri: “Crucifie-le! Crucifie-le!”

A la croix
Arrivés au lieu du supplice, les condamnés furent liés aux instruments de torture. Tandis que les deux larrons se débattaient entre les mains de ceux qui les assujettissaient à la croix, Jésus ne fit aucune résistance. Sa mère le considérait avec une mortelle anxiété, espérant qu’il ferait un miracle pour se sauver. Certainement celui qui avait rendu la vie aux morts ne se laisserait point crucifier. Quelle torture oppressa son coeur quand elle vit les atroces souffrances de son fils, et sa propre impuissance à le secourir dans sa détresse! Quelle amère douleur! quel cruel désappointement! Devra-t-elle renoncer à croire qu’il est le vrai Messie? Le Fils de Dieu se laissera-t-il cruellement égorger? Elle vit ses mains attachées à la croix. On avait apporté les clous et le marteau. Et quand les chevilles de fer percèrent les chairs du Fils de l’homme et les fixèrent au bois, les disciples, le coeur déchiré, emportèrent loin de la scène cruelle le corps évanoui de la mère de Christ.
Jésus ne laissa échapper ni plainte ni murmure; sa face demeura pâle et sereine, mais de grosses gouttes de sueur couvraient son front. Pas une main compatissante n’essuya de son visage la sueur de la mort; pas un mot de sympathie et de fidèle attachement ne consola son coeur humain. Il fut vraiment seul à fouler au pressoir; de tout le peuple là rassemblé, nul n’était avec lui. Tandis que les soldats accomplissaient leur oeuvre cruelle, et que Jésus souffrait l’agonie la plus aiguë, il priait pour ses ennemis: “Mon père! Pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.” Son esprit se transportait de ses propres souffrances au crime de ses persécuteurs et au terrible mais juste châtiment qui les attendait. Il eut pitié d’eux dans leur ignorance et dans leur culpabilité. Aucune malédiction ne fut invoquée sur les soldats qui le traitaient si grossièrement; aucune vengeance sur les sacrificateurs et les magistrats qui étaient la cause de ses souffrances et qui savouraient d’avance l’achèvement de leur dessein; Jésus se borna à demander leur pardon: “car ils ne savent ce qu’ils font.”
S’ils avaient pu comprendre qu’ils mettaient à la torture celui qui était venu pour sauver une race pécheresse de la ruine éternelle, ils auraient été accablés d’horreur et de remords. Mais leur ignorance n’enlevait pas leur culpabilité; car c’était leur privilège de pouvoir connaître et d’accepter Jésus comme leur Sauveur. Ils repoussèrent toute évidence et péchèrent non seulement contre le ciel en crucifiant le Roi de gloire, mais contre les sentiments communs de l’humanité en mettant à mort un homme innocent. Jésus voulait acquérir le droit de devenir l’Avocat de l’homme devant le Père. La prière de Christ pour ses ennemis embrassait le monde, et s’appliquait à tout pécheur jusqu’à la fin des temps.
Quand Jésus eut été cloué sur la croix, celle-ci fut dressée par plusieurs hommes forts et plantée avec violence au lieu préparé pour cela, lui causant les plus horribles souffrances. Alors il se passa une scène indigne. Sacrificateurs, scribes, gouverneurs, oubliant la dignité de leur office sacré, s’unirent à la populace pour se moquer et rire du Fils de Dieu mourant. Ils disaient: “Si tu es le Roi des Juifs, sauve-toi toi-même.” D’autres répétaient avec dérision: “Il a sauvé les autres et il ne se peut sauver lui-même. S’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. Il se confie en Dieu: que Dieu le délivre maintenant, s’il lui est agréable; car il a dit: Je suis le Fils de Dieu.” Et ceux qui passaient par là lui disaient des outrages, branlant la tête, et disant: “Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours! sauve-toi toi-même; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix!”
Ces hommes qui professaient d’être les interprètes de la prophétie, répétaient les paroles mêmes que les prophètes avaient prédit qu’ils prononceraient en cette occasion; toutefois, dans leur aveuglement, ils ne s’aperçurent pas qu’ils accomplissaient la prophétie. Les dignitaires du temple, les soldats grossiers, le méchant larron sur la croix, la populace vile et cruelle, tous étaient conjurés contre Christ.

A la croix
Les larrons qui étaient crucifiés avec Jésus souffraient une torture physique égale à la sienne; mais l’un d’eux n’était que plus irrité et endurci par la douleur et rendu plus méfiant envers Jésus. Aussi, imitant les sacrificateurs, il se moquait de Christ, disant: “Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi.” L’autre n’était pas un criminel endurci; ses voies avaient été corrompues par un commerce avec les méchants; mais ses crimes n’étaient pas si grands que ceux de plusieurs des hommes qui se tenaient sous la croix, insultant le Sauveur.
En commun avec sa nation, il avait cru que le Messie devait bientôt venir. Il avait entendu Jésus et avait été touché par ses enseignements; mais, sous l’influence des sacrificateurs et des gouverneurs, il s’était éloigné de lui. Il avait essayé de noyer ses convictions dans les plaisirs. De coupables relations l’avaient conduit pas à pas à l’abîme du mal, jusqu’à ce que, arrêté pour un crime évident, il avait été condamné à la mort de la croix. Durant le procès, il avait été en compagnie de Jésus dans la salle du tribunal. Il venait de faire avec lui la route du Calvaire. Il avait entendu Pilate le déclarer innocent; il avait observé sa divine attitude et sa pitié pour ses persécuteurs. Dans son coeur, il avait reconnu que Jésus était le Fils de Dieu.
Quand il entendit les paroles railleuses de son compagnon de crime, il le reprit en disant: “Ne crains-tu point Dieu, puisque tu es condamné au même supplice? Et pour nous, nous le sommes avec justice, car nous souffrons ce que nos crimes méritent; mais celui-ci n’a fait aucun mal.” Puis, comme son coeur sympathisait avec Christ, une divine lumière inonda son esprit. En Jésus flétri, méprisé et pendu au bois, il reconnut son Rédempteur, sa seule espérance, et, d’une foi humble, s’adressant à lui: “Souviens-toi de moi, lui dit-il, quand tu viendras dans ton règne.” Et Jésus lui dit: “Je te le dis en vérité aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.”
Jésus ne promit pas au larron repentant qu’il irait avec lui, le jour de leur crucifixion, au Paradis, car lui-même ne monta vers son Père que trois jours après. Voyez Jean 20:17. Mais il lui déclara: “Je te le dis en vérité aujourd’hui,” voulant fixer dans son esprit le fait qu’à ce moment, au sein de l’ignominie et de la persécution, il avait le pouvoir de sauver les pécheurs. Il était l’avocat de l’homme devant Dieu, et il avait le même pouvoir que lorsqu’il guérissait les malades et ressuscitait les morts. C’était son droit divin de promettre en ce jour-là au pécheur repentant et croyant: “Tu seras avec moi dans le Paradis.”
Le Sauveur, élevé sur la croix, endurant la peine et l’outrage, est recherché par une âme coupable et mourante, avec une foi qui discerne le Rédempteur du monde en celui qui est crucifié comme un malfaiteur. Tandis que les conducteurs du peuple le renient, et que ses propres disciples eux-mêmes doutent de sa divinité, le pauvre larron, sur le seuil de l’éternité, au terme de son voyage, appelle Jésus son Seigneur! Plusieurs étaient disposés à l’appeler Seigneur, lorsqu’il accomplissait des miracles, ou après sa résurrection; mais nul ne l’appelait Seigneur tandis qu’il était suspendu au bois, excepté le larron pénitent. Durant son ministère entier, jamais paroles ne furent plus agréables aux oreilles du Sauveur que celles qui tombèrent des lèvres du malfaiteur mourant au milieu des outrages et des blasphèmes de la populace.
Les ennemis de Jésus attendaient sa mort avec impatience. Cet événement, pensaient-ils, ferait taire pour toujours les rumeurs publiques sur son pouvoir divin et l’étonnement produit par ses miracles. Ils se flattaient qu’en conséquence ils n’auraient plus rien à craindre de son influence. Les soldats indifférents, qui avaient lié le corps de Jésus sur la croix, partageaient, entre eux ses vêtements, et se disputaient sa robe, tissue sans couture. Ils décidèrent enfin de la mettre au sort. La plume de l’inspiration avait soigneusement décrit cette scène des centaines d’années avant qu’elle n’eût lieu. “Des chiens m’ont environné et une assemblée de gens malins m’a entouré; ils ont percé mes mains et mes pieds.” “Ils partagent entre eux mes vêtements, et jettent le sort sur ma robe.”


A la croix
Ce n’était pas la crainte de la mort qui causait l’inexprimable agonie de Jésus. Le croire serait placer Christ au-dessous des martyrs quant au courage et à la patience; car plusieurs de ceux qui sont morts pour leur foi supportèrent la torture et la mort en se réjouissant d’être jugés dignes de souffrir pour la cause du Maître. Christ est le prince des martyrs; mais ce n’était pas l’angoisse physique qui le remplissait d’horreur et de désespoir. C’était le sentiment de la malignité du péché; c’était de voir que l’homme était devenu si familier avec le mal qu’il n’en sentait plus la gravité, que le vice était si profondément enraciné dans le coeur humain qu’il semblait impossible de le déraciner. C’était la culpabilité du péché, qui le frappait, lui, comme substitut de l’homme de la colère du Père, qui brisait le coeur du Fils de Dieu. Chaque douleur qu’il endurait sur la croix, les gouttes de sang qui coulèrent de son front, de ses mains, de ses pieds, l’agonie qui secoua ses membres, et l’indicible angoisse qui remplit son âme à la pensée que la face du Père se voilait pour lui, parlent à l’homme et disent: C’est par amour pour toi que le Fils de Dieu consent à porter sur lui ces détestables crimes; pour toi il dépouille l’empire de la mort et ouvre les portes du Paradis et de la vie immortelle. Celui qui apaisait les vagues furieuses par sa parole, qui marchait sur les flots écumeux, qui faisait trembler les démons, qui guérissait les maladies par son attouchement, qui ouvrait les yeux des aveugles et ramenait les morts à la vie,—s’offre lui-même sur la croix en sacrifice parfait pour l’homme.
Satan, avec ses tentations féroces, torturait le coeur de Jésus. Il accumulait sur lui le péché, si horrible à ses yeux, jusqu’à ce qu’il se mit à gémir sous son poids. Rien d’étonnant que son humanité tremblât en cette heure terrible. Les anges contemplaient avec terreur l’agonie désespérante du Fils de Dieu, d’autant supérieure à la douleur physique, que celle-ci était à peine sentie par lui. Les armées des cieux, à ce navrant spectacle, se voilaient la face. La nature inanimée elle-même exprima sa sympathie pour son auteur outragé et mourant. Le soleil se refusa à contempler cette horrible scène. Ses brillants rayons illuminaient en plein la terre à l’heure de midi, lorsque tout à coup il sembla s’effacer. Une obscurité complète, semblable à un drap funéraire, enveloppa la croix et toute la contrée environnante. Pas d’éclipse, ni d’autre cause naturelle à ces ténèbres aussi profondes que celles d’une nuit sans lune ni étoiles. Cela dura trois heures entières. Aucun oeil n’eût pu percer l’obscurité qui entourait la croix, et nul n’eût pu pénétrer dans les ténèbres plus profondes qui inondaient l’âme souffrante de Jésus. Une terreur sans nom s’empara de tous ceux qui étaient rassemblés en ce lieu. Le silence du tombeau sembla être tombé sur le Calvaire. Les outrages et les ricanements s’arrêtèrent inachevés. Hommes, femmes et enfants tombèrent la face contre terre dans une terreur abjecte. De brillants éclairs sans tonnerre, sillonnaient de temps en temps les nuages et éclairaient la croix et le Rédempteur crucifié.
Sacrificateurs, magistrats, scribes, exécuteurs, et la foule, tous crurent que le moment de la vengeance était venu. Après quelques instants, quelques-uns murmurèrent que Jésus allait maintenant descendre de la croix. D’autres cherchèrent à retrouver le chemin de la ville, se frappant la poitrine et poussant des lamentations.

A la croix
A la neuvième heure, les ténèbres se dissipèrent des alentours, mais continuèrent à envelopper le Sauveur comme d’un manteau. Les éclairs irrités semblaient se jeter sur lui. Alors “Jésus s’écria à haute voix, disant: Eli, Eli, lamma sabachtani? c’est-à-dire: Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné?” Comme l’obscurité des alentours s’arrêtait autour de Christ, plusieurs voix s’écrièrent: La vengeance de Dieu est sur lui. Les dards de la colère divine tombent sur lui parce qu’il a prétendu être le Fils de Dieu. Quand le cri suprême du Sauveur se fit entendre, plusieurs de ceux qui avaient cru en lui furent remplis de terreur; tout espoir les abandonna; si Dieu avait abandonné Jésus, qu’allaient devenir ses disciples et la doctrine qu’ils avaient tant aimée!
Là était suspendu sur la croix, l’Agneau de Dieu sans défaut et sans tache, la chair lacérée par les coups et les blessures; ces mains aimantes et bénies qui étaient toujours prêtes à soulager les opprimés et les souffrants, étendues sur la croix et fixées par d’impitoyables clous, ces pieds patients qui avaient fait tant de chemin pour dispenser les grâces et prêcher le salut au monde, meurtris et écrasés sur la croix; cette tête royale, blessée par la couronne d’épines, ces lèvres pâles et tremblantes, qui avaient toujours été prêtes à répondre aux plaintes de l’humanité souffrante, disposées maintenant à répéter les sombres paroles: “Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m’as-tu abandonné?”
Le peuple attendait en silence la fin de cette lugubre scène. Les sacrificateurs et les gouverneurs regardèrent du côté de Jérusalem; et voilà, l’épaisse nuée s’était amassée sur la ville et sur les plaines de Juda, et les éclairs, signe de la colère divine, enveloppaient la cité coupable. Tout à coup, l’obscurité qui entourait la croix se dissipa, et d’une voix claire comme celle d’une trompette, qui sembla retentir à travers toute la création, Jésus cria: “Tout est accompli;” “Mon Père! je remets mon esprit entre tes mains.” Une lumière illumina la croix, et la face du Sauveur brilla d’une gloire semblable à celle du soleil. Puis il pencha sa tête sur son sein: il était mort.
Quand Christ mourut sur la croix du Calvaire, une voie nouvelle et vivante fut ouverte pour les Juifs et les Gentils. Le Sauveur devait dès lors officier comme Sacrificateur et comme Intercesseur dans le Ciel des cieux. Dorénavant, le sang des animaux offert pour le péché, était sans valeur; car l’Agneau de Dieu était mort pour les péchés du monde. L’obscurité qui couvrait la nature exprimait la sympathie de celle-ci pour le Christ mourant. Cela prouvait à l’humanité que le Soleil de Justice, la Lumière du Monde, retirait ses rayons de la ville de Jérusalem autrefois si favorisée. C’était un témoignage miraculeux donné par Dieu, afin que la foi des générations suivantes fût confirmée.
Jésus ne donna pas sa vie avant d’avoir accompli l’oeuvre pour laquelle il était venu. Le plan sublime de la rédemption était triomphalement accompli. Par une vie d’obéissance, les enfants déchus d’Adam pouvaient enfin être exaltés en la présence de Dieu. Quand le chrétien comprend la grandeur du sacrifice accompli par la Majesté des cieux, le plan du salut s’agrandit devant lui, et ses méditations sur le Calvaire réveillent les plus profondes et les plus saintes émotions du coeur. La contemplation de l’amour incomparable du Sauveur absorbe l’esprit, touche et fait fondre le coeur, raffine et élève les affections, et transforme complètement le caractère. Le langage de l’apôtre Paul est: “Je n’ai pas jugé que je dusse savoir autre chose parmi vous, que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.” Et en regardant au Calvaire, nous pouvons nous écrier: “Dieu me garde de me glorifier en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est crucifié à mon égard, et moi au monde.”

La fin du conflit.
Quand Jésus cria: “Tout est accompli”, tous les Cieux triomphèrent. La lutte entre Christ et Satan relativement à l’exécution du plan du salut, était terminée. Satan avait pleinement montré son inimitié contre le Fils de Dieu. C’était la cruelle malice de l’ennemi déchu qui avait préparé la trahison, le procès et la crucifixion de Christ. Sa haine diabolique, manifestée dans la mort de Jésus, plaça Satan sous un jour où son véritable caractère fut révélé à toutes les intelligences créées qui n’avaient pas connu le péché. Les anges furent saisis d’horreur en voyant qu’un être qui avait été de leur nombre, avait pu tomber si bas et être capable d’une telle cruauté. Tout sentiment de sympathie ou de pitié qu’ils avaient pu sentir pour Satan dans son exil s’éteignit de leurs coeurs.
Satan avait fait les plus grands efforts contre Christ dès l’époque de sa naissance à Béthléem. Il avait tenté de toutes les façons possibles d’empêcher son développement afin qu’il ne pût ni manifester une enfance irréprochable, une vraie vie d’homme, un saint ministère, ni accomplir un sacrifice parfait en donnant sa vie sans murmure pour les péchés des hommes. Mais Satan n’avait pas réussi à le décourager ni à le détacher de l’oeuvre pour laquelle il était venu sur la terre. L’ouragan de la rage du diable se déchaîna sur lui depuis le désert jusqu’au Calvaire; mais plus la haine était sans pitié, plus le Fils de Dieu se tenait fermement à la main de son Père et pressait le pas dans sa route ensanglantée. Tous les efforts du grand adversaire pour l’accabler et le vaincre, ne purent que faire resplendir d’une plus pure lumière le caractère irréprochable de Christ.
La justice de Dieu en bannissant des cieux l’ange déchu qui autrefois avait été élevé près de Christ, apparaissait maintenant dans toute sa lumière. Tous les Cieux et les mondes qui n’avaient pas connu le péché, avaient été témoins de la lutte entre Christ et Satan. Avec quel intense intérêt ils avaient suivi les dernières scènes du conflit! Ils avaient vu le Sauveur entrer au jardin de Gethsémané, l’âme attristée par une horreur de ténèbres qu’il n’avait jamais sentie auparavant. Une agonie invincible avait arraché de ses lèvres le cri amer que la coupe, si c’était possible, passât loin de lui. Une surprise terrible et un mortel effroi avaient rempli son esprit divin quand il avait senti la présence du Père se retirer de lui. Il était attristé d’une tristesse plus amère que celle du dernier combat contre la mort; une sueur de sang lui sortait des pores et tombait en gouttes sur le sol. Trois fois la prière d’être délivré s’était échappée de ses lèvres. Les Cieux n’avaient pu supporter plus longtemps ce spectacle, et avaient envoyé un messager de consolation au Fils de Dieu abattu et mourant sous les péchés accumulés du monde.
Les Cieux avaient vu la victime trahie et traînée avec violence et moquerie, d’un tribunal à l’autre. Ils avaient entendu les railleries de ses persécuteurs concernant sa basse naissance, ainsi que le reniement accompagné d’exécrations et de jurements de l’un de ses disciples favoris. Ils avaient vu l’oeuvre frénétique de Satan et son pouvoir sur le coeur des hommes. Oh! scène effroyable! Le Sauveur saisi à minuit, dans Gethsémané, comme un criminel, traîné du palais au tribunal et du tribunal au palais, cité deux fois devant le Sanhédrin, deux fois devant Pilate et une fois devant Hérode, raillé, fouetté et condamné, livré pour être crucifié, portant la lourde croix au bruit des lamentations des filles de Jérusalem et des sarcasmes de la foule!

La fin du conflit
Les Cieux avaient contemplé avec une douloureuse horreur Christ suspendu au bois, le sang coulant de ses tempes blessées, et la sueur sanglante arrêtée sur son front. De ses mains et de ses pieds, le sang était tombé goutte à goutte sur le rocher percé où la croix était enfoncée. Les blessures faites par les clous s’étaient élargies à mesure que le poids de son corps portait sur ses mains. Son haleine fatiguée était devenue toujours plus rapide et profonde à mesure que son âme haletait sous le poids des péchés du monde. Tous les Cieux avaient été saisis d’étonnement lorsque, du sein de ses terribles souffrances, cette prière était sortie des lèvres de Christ: “Mon Père! pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.”
Christ était l’incarnation de Dieu lui-même. Le plan et l’exécution du salut de l’homme était la démonstration d’une sagesse et d’une puissance divines. L’amour insondable de Dieu pour la race humaine en donnant son Fils à la mort fut clairement manifesté. Christ fut révélé dans toute sa pureté et sa généreuse tendresse. Lorsque la justice de Dieu s’exprima dans une sentence judiciaire, déclarant le sort final de Satan, savoir, qu’il serait totalement consumé avec tous ceux qui auraient marché sous sa bannière, tous les Cieux retentirent d’alléluias.
Dans la mort de Christ sur la croix, les anges avaient vu le gage de la victoire finale sur les puissances des ténèbres. Dans le Sauveur mort et dormant dans le tombeau de Joseph, les anges contemplaient le grand vainqueur. Les anges gardèrent le sépulcre de Christ et jouèrent un rôle dans sa résurrection. Tandis que les sentinelles romaines faisaient leur veille autour de la tombe du Sauveur, un ange de l’ordre le plus élevé fut envoyé des cieux. Son aspect était semblable à un éclair, et ses vêtements blancs comme la neige. Il dissipait les ténèbres sur son passage, et les cieux étaient illuminés de sa gloire resplendissante. La terre trembla et fut soulevée; soldats, officiers, sentinelles, tous tombèrent comme des cadavres sur le sol. Les anges méchants qui avaient réclamé avec triomphe le corps de Christ, s’enfuirent terrifiés de ce lieu. Alors l’ange puissant, d’une voix qui fit trembler la terre, cria: Jésus, Fils de Dieu, ton Père t’appelle! Et celui qui avait conquis le pouvoir de vaincre la mort et le séjour des morts, sortit du sépulcre comme un conquérant, à la lueur des éclairs, aux éclats du tonnerre et au grondement du tremblement de terre.
Jésus était les prémices de ceux qui dorment. Quand il sortit de la tombe, il rappela une multitude d’entre les morts, résolvant ainsi pour toujours la question, si longtemps disputée, de la résurrection. En délivrant des chaînes de la mort cette multitude de captifs, il démontra qu’il y aura une résurrection finale de ceux qui dorment en Jésus.
Satan fut amèrement blessé de ce que ses anges avaient fui devant les anges des cieux, et de ce que Christ avait triomphé de la mort, montrant ainsi quel serait son pouvoir à l’avenir. Tout le triomphe que le tentateur avait goûté en voyant son pouvoir sur les hommes, pouvoir qui les avait poussés à insulter et à faire mourir le Fils de Dieu, s’évanouit devant cette manifestation du divin pouvoir de Christ. Il avait osé espérer que Jésus n’aurait pas repris la vie, mais son courage l’abandonna quand le Sauveur se releva, ayant payé l’entière rançon de l’homme, ce qui mettait ce dernier à même de vaincre Satan, au nom de Christ le vainqueur. Le grand ennemi savait maintenant qu’il pouvait mourir et que son royaume aurait une fin.

La fin du conflit
A la mort de Jésus, la terre fut enveloppée de profondes ténèbres en plein midi; mais à la résurrection, la lumière des anges illumina la nuit, et les habitants des cieux chantèrent d’une joie triomphante Tu as vaincu Satan et les puissances des ténèbres. Tu as englouti la mort par ta victoire! “Alors j’entendis dans le ciel une grande voix qui disait: C’est maintenant qu’est venu le salut et la force, et le règne de notre Dieu, et la puissance de son Christ; car l’accusateur de nos frères, qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu, a été précipité.”
Tous les cieux saluèrent avec une inexprimable joie l’heure où Jésus, sa mission terrestre terminée, remonta dans le sanctuaire céleste. Comme un grand conquérant, il ouvrait la voie vers les demeures éternelles, et la multitude des captifs, qu’il avait relevée d’entre les morts au moment de sa résurrection, le suivit. Aux portes de la cité de Dieu une innombrable armée d’anges attendait sa venue. Comme il approchait des portes de la cité, les anges qui l’accompagnaient, s’adressant d’un ton triomphant à ceux qui étaient restés, s’écrièrent: “Portes élevez vos têtes; portes éternelles, haussez-vous, et le Roi de gloire entrera.”
Les anges qui gardaient les portes de la ville demandent en notes pleines de ravissement: “Qui est ce Roi de gloire?” L’escorte répond avec des chants de joyeux triomphe: “C’est l’Eternel fort et puissant dans les combats. Portes, élevez vos têtes; élevez-les aussi, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera.” Une seconde fois, les anges qui gardaient les portes demandent: “Qui est ce Roi de gloire?” et l’escorte répond en chants mélodieux: “C’est l’Eternel des armées; c’est lui qui est le Roi de gloire!” Alors les portes de la cité de Dieu s’ouvrent, et l’escorte céleste entre au son d’une musique exécutée par les anges.
Alors que comme vous je termine la lecture, je retiens ces quelques points
• Pâque, c’est une personne : Jésus ! On ne fait fête pas l’anniversaire d’un évènement. On fête l’amour de Dieu en Jésus, au travers du don de Sa vie pour tout être humain !
• Le fils de Dieu aurait pu tout laisser tomber vis-à-vis de ce qu’Il avait à subir. Mais il a choisi de penser à nous, à moi, avant de penser à lui : « Il sauvera l’homme à tout prix. »
• Le péché, les péchés de chaque être humain y compris les miens, a couté la vie à Celui qui se dit mon Créateur, et qui m’aime plus que tout !
• En mourant, Jésus offre la seule solution au problème humain du péché. Malgré tout, humainement rien ne peut prouver que cette solution fonctionne réellement. Néanmoins, il m’est offerte. Elle m’est rappelé chaque année en cette période de Pâques.
Même si la Bible ne mentionne pas qu’il faut chaque année fêter Pâque, elle nous invite à (re)découvrir Quelqu’un ! La fête de Pâque reste un moment privilégié de partager ce Quelqu’un, Jésus, à ceux qui nous entoure !
Centre de Recherche d’Ellen G. White,
Collonges sous Salève - France

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